Missak et Mélinée Manouchian (née Soukémian) sont deux êtres dont le destin s’est confondu avec celui de la France qui a résisté au nazisme afin de retrouver la liberté. Arrivés dans les années vingt du siècle dernier, ils admirent leur pays d’accueil et sont rapidement devenus français de cœur sans jamais avoir la nationalité française, notamment à travers leur amour de la littérature. Avant de rencontrer Mélinée, Missak habite entre autres à Châtenay-Malabry, au 44 avenue Jean Jaurès du 29 décembre 1931 au 4 septembre 1933.
Le terrible fardeau d’être des survivants du génocide arménien les détermine à s’engager au Comité de secours pour l’Arménie, où ils se rencontrent en 1934, puis de manière plus universaliste et humaniste au parti communiste. Ils se marient en 1936 et résistent ensemble en région parisienne pendant la Seconde Guerre Mondiale. Missak commandera le groupe « Manouchian-Boczov-Rayman ».
Trahi par un des siens, Missak est arrêté en novembre 1943 et exécuté le 21 février 1944 au Mont-Valérien avec vingt deux autres membres de son groupe de résistants composé essentiellement d’immigrés. Mélinée lui survit et reste veuve.
Fidèle à sa mémoire, elle publie sa biographie et ses poèmes. Après la guerre, de retour en France dans les années soixante après avoir passé une période de sa vie en Arménie, elle prend ses distances avec l’Union soviétique et le parti communiste. Toujours engagée, elle participe à la fondation de l’Amicale des anciens résistants français d’origine arménienne (1976). Après avoir été nommée chevalier de la Légion d’honneur en 1986, elle voit la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989 avant de s’éteindre à Fleuris-Mérogis (Essonne) le 6 décembre 1989 à l’âge de 76 ans.
Dans sa dernière lettre avant son exécution, Missak lui écrit :
« Bonheur à ceux qui vont nous survivre [..] Je meurs sans haine… »
Missak et Mélinée entrent au Panthéon le 21 février 2024.
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