Juillet 1932, Châtenay-Malabry
Missak, le poète, se dresse fier face à l’existence et parle ainsi de son âme comme s’il s’adressait par prémonition à sa bien aimée avant de la connaître :
« Ton âme cependant est un phénix qui s’enflamme ;
Fécondée par des forces inconnues,
Elle renaît victorieuse de ses chutes
Et s’élève sans cesse jusqu’à la lumière… »
Mélinée lui répond : « car toute vie est un combat » et résume ainsi leur engagement :
« Missak et moi étions deux orphelins du génocide. Nous n’étions pas poursuivis par les nazis. Nous aurions pu rester cachés, mais nous ne pouvions pas rester insensibles à tous ces meurtres, à toutes ces déportations de Juifs par les Allemands, car je voyais la main de ces mêmes Allemands qui encadraient l’armée turque lors du génocide arménien. »
Mars 1955
Un autre poète, Louis Aragon, s’émerveillant de cette joie plus forte que la haine qui accompagne la mort des héros écrit de Missak et de ses compagnons :
« …des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents. »
Puis, dans le même poème intitulé Strophes pour se souvenir, il reprend les mots de la dernière lettre de Missak à Mélinée :
« Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi…. »
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